Face à des caisses d’Etat qui se vident, le FMI a livré ce mercredi sa recette anti-crise : augmenter les impôts des plus riches et des entreprises qui ont fait de substantiels bénéfices pendant la crise pandémique afin de continuer à soutenir les plus vulnérables.
Le Crise sanitaire a laminé des pans entiers de l’économie mondiale et a affecté durement les personnes les moins qualifiées, mais certaines entreprises, comme les géants de la tech, ont largement tiré leur épingle du jeu l’an passé, augmentant leurs bénéfices, alors que le monde basculait dans le tout numérique en raison des mesures de confinement.
Aux Etats-Unis, notamment, certains ménages, déjà aisés, ont continué de s’enrichir : ils ont pu conserver leur emploi en télétravail, faire bonifier leurs actions en Bourse et épargner en dépensant moins dans les loisirs et les voyages.
Les cours des actions dans le monde, en particulier parmi les entreprises de haute technologie, ont bondi tout au long de la pandémie, accélérant ces dernières semaines pour établir de nouveaux record successifs alors que l’économie mondiale montre des signes de forte reprise après la récession.
« La pandémie a accru les inégalités », a déclaré Paolo Mauro, un des responsables des affaires budgétaires au Fonds monétaire international lors d’une conférence de presse dans le cadre des réunions de printemps.
Si la reprise est là, des millions de personnes sont toujours sans emploi ni ressources. Et les gouvernements doivent poursuivre leur soutien financier. Il est donc “nécessaire de mobiliser des recettes fiscales supplémentaires” pour les redéployer à travers les soins de santé, l’éducation, les filets de sécurité sociale, a ajouté M. Mauro.
Pour ce faire, le FMI recommande, comme il l’avait fait en octobre, la mise en place d’une fiscalité provisoire sur les revenus les plus élevés pour aider les gouvernements à répondre à ces besoins de financement.
La secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a mis en exergue cette initiative cette semaine, rapidement soutenue par des pays comme la France et l’Allemagne.
Mardi, le patron d’Amazon, Jeff Bezos, avait assuré qu’il soutenait l’idée d’une hausse des impôts sur les sociétés aux Etats-Unis alors que le président Joe Biden avait dénoncé la semaine dernière le fait que le groupe ne paie pas de taxe fédérale sur ses bénéfices.
France 24